Une des règles de base est de rallier le départ à l'arrivé en passant par des points de passages obligatoires (...) entre ces point, c'est programme libre et navigation à préparer en amont. (...) Mais croyez moi, au bout de quelques jours, tout le monde est logé à la même enseigne : mal au cul !!!

1. Départ de nuit : mais quelle idée ?!
 
Samedi, minuit sonne au clocher d’Hasparren, près de Bayonne, et environ 300 cyclistes prennent la route. Direction Setubal au sud de Lisbonne. Des lumières en enfilade sur des centaines de mètres, des rires, des bruits de roue libre, des arrêts pipi (quoi ? déjà?), des préssé.e.s, des stréssé.e.s, tout un tas de vélos différents et leurs pilotes tout autant. Ambiance géniale ! Mais pourquoi partir à minuit ?.. c’est débile non ? On va être crevé de ne pas dormir la première nuit alors que nous avons plus de 1400 Km à parcourir. La raison est simple, des histoires de sécurité sur la route. Lâcher autant de paires de roues sur des routes départementales n’est pas anodin et il est préférable de le faire quand le trafic est moindre. Encore et toujours les cyclos qui s’adaptent au trafic auto.
 

Petit retour en arrière. Après un voyage en train et une petite rando depuis Bayonne pour rejoindre Hasparren, nous voici sur les lieux du crime. On passe au stand afin de récupérer nos trackers gps, car nous allons être suivi. Deux raisons à ça, la première est de s’assurer que tous et toutes passent par les 7 points de passages obligatoire avant de rallier l’arrivée. la seconde, permettre à nos ami.e.s et proches de nous suivre sur le site internet. Une ambiance détendu règne dans le gymnase et alentour. Les gens boivent, mangent et se reposent; font connaissance où se retrouve.

 

 

Mon ami Aymeric de l’atelier Rebié est là pour présenter ses sacoches. “Alors, tu es prêt ?”. Je pense qu’on n’est jamais vraiment prêt pour une première fois. Je reluque les vélos et aperçois un Manivelle et un Khelonys, vélos fabriqués par des copains artisans du cycles. Il y a aussi des confrères Pyrénéens, des sacoches Vélocidade et un vélo de chez Caminade plusieurs Distance et même un vieux Singer. J’y vois aussi 3 vélos AFFRANCHI et cela me ravis !!! Il y a le miens bien sûr, celui d’Alex et le porteur modifié de Michal. Fierté, j’avoue, un peu d’égo de temps en temps je crache pas dessus.

 

 

2. Chacun sa route, chacun son chemin !

 

 

Une des règles de base est de rallier le départ à l’arrivé en passant par des points de passages obligatoires. Au nombre de 7 pour cette édition 2024, Yvan nous les a imposé afin que nous suivions plus où moins la même route et pour nous faire visiter des coins qu’il considère comme incontournables. Et ils l’étaient, croyez moi ! Vous l’aurez compris, entre ces point, c’est programme libre et navigation à préparer en amont.

 

Je me suis donc pris au jeu et ai passé quelques heures a tracer mon parcours. Je ne navigue qu’à la carte, jamais de GPS, plus par habitude et parce que j’aime bien ça que par réticence. Je trouve cela agréable, ça me simplifie la vie cyclable et je sais faire. Le dilemme qui s’est vite posé était le suivant : partir avec des cartes précise mais il m’en faudra une bonne dizaine ou partir avec des carte pas super précise (réduite au nombre de 5) mais je vais galérer dans certains endroits. La simplicité est choisi. J’ai donc aussi choisi de m’égarer parfois !
 
Je m’attendais un peu à faire face à des réflexions mais celle qui m’a le plus mus sur le culest venu de Grégoire. Première nuit, premier col. On se retrouve côte à côte et sans se le dire, on fait l’ascention ensemble. Pas long mais raide ! Et en plein effort il me dit tout naturellement “Whouaa ! Tu fais ça à l’ancienne !” Et hop, coup de vieux dans les artères ! Il ajoute “Moi j’ai jamais essayé.” Et hop, Coup de has-been dans les dents (une partie est fausse je sais) ! Mais ça me fait marrer. Un ebelle découverte fut celle de François Paoletti avec qui j’ai bien rigolé sur la navigation à la carte, une fin d’après midi dans un bar de campagne, entre un sandwich, une clope et 3 litres d’eau !!!
 
3. Rouler 1500 bornes c’est trop dur !
 
Et ben non, en fait. C’est ce que beaucoup de mes connaissances m’ont dit avant et après. Je le dis et redis, 1500 bornes en une semaine c’est à la porté de presque tout le monde. Il suffit de s’entrainer un peu ou d’avoir l’habitude de rouler régulièrement. Si tu as les deux c’est mieux. Mais sincèrement, je pensais être dans un état lamentable à l’arrivée mais à part une bonne fatigue générale tout allait bien. J’ai même eu la force de faire couler la super bock à flot pour fêter ça. Hips ! Oups !
 
C’est là que vient le côté stratégie de la course. Profils différents, vélos différents, stratégies différentes ! Certains et certaines ont choisi de ne presque pas dormir pour rallier le Portugal en moins de trois jours, ne s’arrêtant que dans des stations service pour se “nourrir”. D’autre sont parti.e.s avec de quoi bivouaquer, préférant les petites épiceries de village pour trouver à manger. Passer une ou toutes les nuits à l’hotel, pourquoi pas. Des proches qui suivent avec des voitures ou même des camions pour faire suivre les affaires et se réconforter, vu aussi. Vous l’aurez compris, il y a autant de façon de faire que de profile de personne. Ce qui me conforte dans mon point de vue : c’est vraiment à la porté de presque tout le monde.
 
La seule chose que toutes et tous font de façon généralisé et répété c’est de manger. Se nourrir. Bouffer. Il faut du fuel dans la machine pour pouvoir enchainer les kilomètres. Les épiceries, boulangeries ( si on peu appeler ça comme ça), bar, stations services et toutes sortes d’échoppe se, sont fait dévaliser au passage des 300 énervé.e.s, cramé.e.s par le soleil et affamé.e.s par les tours de pédales. Une belle occasion de rencontrer les gens car sinon, ça va un peu trop vite. ou plutôt, on ne s’arrête pas beaucoup. Même si, perso, j’ai fait la rencontre de pleins de gens pour demander ou confirmer ma route hahaha !
 
4. Et le cul, on en parle !
 
Un peu un tabou parmi les cyclistes. Mais pas autant que ça en fait. Il faut juste que les langues se délient, que l’on se sentent à l’aise dans les discussions. Mais croyez moi, au bout de quelques jours, tout le monde est logé à la même enseigne : mal au cul !!! Alors on en parle, on s’échange des techniques, ça se refile des crèmes sous le manteau et ça fait la queue dans les toilettes des bars pour se l’appliquer.
 
Après une enquête approfondie il s’avère qu’il n’y a pas de secrets. Un bon cuissard, mais vraiment bon, une selle adapté, et c’est le meilleur combo. Ensuite viennent les crèmes pour fesses de bébé, les urgos que l’on se pose sur le derrière (et que l’on enlève une fois arriver, au bar, devant toute sa tablée… hein Estelle !!! C’est comme tout le reste, on s’y fait et presque tout le monde peut le supporter et s’en sortir sans séquelles majeures.
 
Extra : rapport de course du cactus Michal

  • Pourquoi avoir choisi de s’engager sur la Desertus, quelle était ta motivation, ton objectif ?
    J’ai été attiré par la grande convivialité de la première édition de la Desertus ensemble avec le prospect de rouler dans le pays où je me sens le plus en sécurité sur des routes – l’Espagne. Finalement, l’arrivée au Portugal. J’ai voulu visiter mes deux amis après la course que je n’ai pas vus depuis 5 ans. 
    Pour cette course, avec Germain de Cycles Affranchi, nous avons travaillé sur un projet de transformation de cadre de son premier VTT en un mini porteur avec des roues à  27.5´´ derrière et 24´´ avant. Germain a injecté beaucoup de sa créativité avec des porte-bagages uniques à ce vélo. 
    C’était mon premier grand événement avec un tel vélo et je me suis mis dans la tête une moyenne de 250km par jours afin d’arriver à Setubal en soirée de la 7ème journée de course. 
     
     
  • Raconte vite fait ton meilleur et ton pire souvenir de la course
    Parmi mes meilleurs moments, c’était la journée de départ ou j’ai rencontré plein d’amis. Durant la course, avec Roman et Nico, nous avons suivi une idée de bien manger et faire ça plus que dormir. Cela a très bien marché et nous avons passé à nous ravitailler le double de nos 7 heures de sommeil sur les 5 jours de notre traversée. 
    Certes que j’avais des surpris ou des situations complexe mais rien de pire. C’était juste très visible après avoir roulé 4 jours en Espagne que la définition de vitesse au Portugal est complètement différente de ses voisins. C’est bien moins agréable de rester sur des routes nationales et plus petites durant nos 12 heures avant l’arrivée à Setubal.  
     
  • Qu’as-tu ramené de plus important avec toi de la Desertus ? (souvenir, envie, état d’esprit, objet etc…)
    Une belle affirmation de vie, d’une camaraderie humaine parmi les participants, l’orga et tous autres gens rencontrés durant l’épreuve. 
    Encore une fois, je me suis fais de nouveaux amis. Pour ceux que j’ai déjà connu, certains sont venus à refaire cette course (comme James avec qui nous avons ensemble complété la première édition) et d’autres qui ont complété un tel épreuve de longue distance pour la première fois (les copains ariégeois – Alex, Frédéric, Germain et Lionel et le toulousain – Nico). C’était un véritable plaisir d’en faire partie. 
    Personnellement j’ai été bien surpris comment le vélo et moi, nous avons très bien fonctionné ensemble et je suis sûr que nous allons prendre plus de temps et de plaisir à rouler ensemble cet été. Un très grand merci à toi, Germain! 
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Pour finir je souhaiterais remercier les copains copines et les proches soutiens pendant la DB, l'orga, mes potes qui ont roulés, toutes celles et tous ceux qui ont pris le départ. C’était génial et je vous le recommande !!!